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  • Morgan Prudhomme

Trouver le son de votre projet

Les marques et les agences sont aujourd'hui des productrices de contenu audiovisuel. Aujourd'hui on va passer en revue les différentes options qui s'offrent à vous pour travailler la partie audio de vos projets. On va parler de libre de droit, de licence creative commons, de librairies musicales et de création sur mesure.


Photo by Aaron Burden on Unsplash

Connaître et distinguer les "ayants droit"


Pour introduire le sujet et bien comprendre les enjeux au niveau de ce que vous avez droit ou non de faire, il faut bien différencier 3 notions : 

  • l'œuvre (la composition)

  • son interprétation : lorsqu'un artiste va jouer cette œuvre

  • son enregistrement : qui va permettre de diffuser telle interprétation, de telle œuvre.

Cette distinction permet de mieux appréhender les questions de droits, et de respecter à la fois les auteurs, les interprètes, et les producteurs - qui créent et font vivre la musique.


Maintenant imaginons : vous réalisez une vidéo, pour votre business ou pour un client, et vous prévoyez de la diffuser sur votre site ou sur vos réseaux sociaux. Vous avez tourné de super images, peut-être enregistré des voix. Arrive le moment du montage et vous vous rendez compte que vous avez besoin de musique pour donner du rythme et un peu de dynamisme à vos images. Quelles sont donc les options qui s'offrent à vous ?



Photo by Patrick Schneider on Unsplash

1. La musique libre de droit


Autant le dire tout de suite, le libre de droit est un mythe. Et ne veut sûrement pas dire gratuit ! En fait l'expression « libre de droits » n'existe pas en droit français. Elle est parfois utilisée pour renvoyer au "domaine public", mais ne veut pas dire qu'aucune condition ne s'applique à l'utilisation de l'œuvre. En fait, le droit moral subsiste même pour une œuvre "tombée" dans le domaine public, et d'autres droits peuvent avoir un impact sur l'utilisation envisagée, notamment ce qu'on appelle les droits "voisins" : ceux des producteurs et des interprètes.


Lorsqu'on parle d'une œuvre "libre de droit", on parle des droits d''auteur seulement. Donc si une œuvre musicale est effectivement libre de droit, la plupart du temps, c'est que son compositeur est mort depuis longtemps, donc que son œuvre est tombée dans le domaine public. Effectivement, une œuvre tombe dans le domaine public 70 ans après la mort de son auteur, et il cesse donc d'avoir le droit d'autoriser ou d'interdire l'utilisation de son œuvre. Donc les ayants-droits de l'auteur ne peuvent plus s'opposer à la reproduction, à la représentation ou à l'adaptation libre de l'œuvre, même à titre commercial. Vous pouvez alors théoriquement la réinterpréter, et même diffuser ses partitions - si vous en avez envie.


Mais attention, s'il s'agit d'un enregistrement, les droits "voisins" entrent en jeu. Ce sont les droits de l'interprète : le chanteur, peut-être les musiciens qui auront interprété cette version de l'œuvre ; ainsi que les droits du producteur : celui qui a investi dans l'enregistrement de cette version de l'œuvre. Parfois gérés par un éditeur, qui s'occupe de l'exploitation commerciale de l'œuvre.


L'utilisation de l'enregistrement d'une œuvre nécessite l'accord des interprètes (chanteur(s), musicien(s)) et du producteur de l'enregistrement. Ces droits sont souvent gérés par un éditeur.


Les droits voisins protègent les interprètes et les producteurs : vous ne pouvez pas diffuser un enregistrement - même s'il est en libre accès sur internet.

Pour illustrer avec un cas concret : quelqu'un qui voudrait diffuser un enregistrement d'une interprétation de Mozart, doit tenir compte des droits du musicien, et du producteur qui a financé l'enregistrement. L'utilisateur doit aussi tenir compte du droit moral de l'auteur, c'est-à-dire veiller à ce que son nom soit mentionné et à ce que son œuvre soit respectée - ce droit dure sans limitation de temps !


Au final, aujourd'hui et notamment sur internet, l'expression "libre de droits" concerne le plus souvent des offres commerciales, qui proposent un ensemble d'utilisations d'œuvres (des musique, des photographies, des vidéos…) contre un paiement forfaitaire. Elle ne doit pas être confondue avec les licences libres, notamment les Creative Commons (on en parle juste après).


Honnêtement, ne perdez pas votre temps à chercher musique libre de droit sur le web, c'est très fastidieux, pénible car en plus les interfaces des sites qui en promettent sont horribles, c'est long et en plus : c'est risqué.



Photo by Umberto on Unsplash

2. Musique sous licence Creative Commons


Les licences CC permettent à l'auteur, par le biais de variantes, d'indiquer aux utilisateurs de quelles libertés ils disposent sur l'œuvre et quelles sont leurs obligations. Les 6 licences CC type autorisent toujours la libre diffusion de l'œuvre, mais peuvent interdire l'utilisation commerciale (NC), les modifications (ND) ou encore imposer le maintien de la licence pour les œuvres dérivées (SA). Elles imposent toutes la mention du nom de l'auteur (BY).


Certaines licences CC autorisent l'utilisation commerciale. Mais toutes requièrent l'Attribution.


C'est à dire qu'il vous faudra citer le créateur, le titre de l'œuvre, indiquer l'url de son site web ou d'un profil social, l'url où la musique est hébergée, indiquer le type de licence CC ainsi que son url.


Il y a souvent des exemples de crédits à disposition que vous pouvez copier-coller directement : "This video features the song "xxx" by xxx, available under a Creative Commons license…" À vous de voir si cela est envisageable pour votre projet.


Voici quelques sites où trouver de la musique sous licence CC. Mais une simple recherche google vous en fournira bien d'autres :

http://www.auboutdufil.com/

http://ccmixter.org

http://free-loops.com

https://freesound.org



Photo by Tobias Fischer on Unsplash

3. Les banques de contenus, ou librairies musicales


Si vous n’avez pas besoin d’une création unique, et disposez de temps pour fouiller un catalogue à la recherche de l’ambiance musicale qui conviendra le mieux à votre projet, il existe de nombreuses plateformes en ligne présentant des catalogues de titres, plus ou moins bien classés par ambiance, par instruments, par humeur, etc.


Ces plateformes vendent les droits de ces œuvres, à différents prix selon leur utilisation prévue, et délivrent une license. On peut citer, parmi les plus connues : Audio Jungle, Jamendo, Audiosocket, Songfreedom, Marmosetmusic, Musicbed, Filmstro, Dig cc mixter…


Youtube s’y est mis aussi avec la Youtube Audio Library — après avoir rencontré quelques problèmes liés à l’utilisation abusive de musique par les youtubeurs. C’est un catalogue très simple et gratuit, de musiques et d’effets sonores, téléchargeables et utilisables dans vos créations.


Il vous reste à vérifier que la licence que vous achetez permet bien les utilisations que vous souhaitez, et bien sûr de respecter ces conditions.


À savoir aussi que de plus en plus de labels musicaux se mettent à l’édition pour essayer de placer et tirer parti de leur catalogue de titres.



Photo by Wes Hicks on Unsplash

4. Collaborer avec un compositeur - créateur musical


C’est une option intéressante si vous souhaitez développer une identité sonore cohérente autour de votre communication, de vos messages et au final pour votre image de marque.


Travailler avec un créateur musical va vous amener à élaborer un univers émotionnel propre, et sur mesure pour votre projet ou pour votre identité. Avec une musique et un sound design qui colle parfaitement à votre image et à vos images, vous vous démarquez et marquez les esprits. Et bien sûr, vous ajoutez de la valeur à votre message.


Engager un compositeur va aussi et surtout vous faire gagner du temps, à vous ou à vos équipes. Et vous alléger de toute prise de tête et de risque sur les questions de droits, en ayant l’autorisation de son auteur de diffuser son œuvre, dans un contexte et pour une période donnée.


Si vous êtes une agence enfin : prendre en charge la création musicale de vos projets clients va faciliter le travail, la création musicale pouvant se faire en parallèle (ou en amont selon vos préférences) dans votre process de travail — et cela peut apporter une plus-value aux yeux de vos clients. Bien sûr, c’est aussi une opportunité de margersur un service supplémentaire.


Faire appel à un compositeur ou créateur musical est particulièrement adapté:

  • Si vous voulez réaliser une vidéo de présentationpour un produit ou un service : allouer un budget pour qu’un compositeur crée une bande son originale sur mesure sera rentable.

  • Si vous avez une série de vidéos à créer : la cohésion musicale de ces vidéos est à considérer, et un compositeur peut vous aider à créer cette cohérence sonore.

  • Si vous travaillez sur une vidéo qui présente des variations : des changements de rythmes, d’ambiance, d’humeur, un crescendo… un compositeur peut exprimer des ambiances mixtes, et faire évoluer la musique au rythme des concepts de la vidéo.


Photo by Daniel Cañibano on Unsplash

5. Créer la musique vous-même


Vous avez un peu de temps et de patience ? Vous trouverez sur internet des boucles et des samples - de différentes qualités, et il existe aujourd'hui des logiciels musicaux plutôt accessibles au grand public, même sur mobiles et tablettes. Cela dit, ne sous-estimez pas les oreilles de vos futurs auditeurs, et demandez-vous si votre projet nécessite une qualité de production professionnelle ou non.



6. La musique "automatique" et I.A. musicales


C'est une solution récente et aussi prometteuse qu'effrayante et fascinante ! L'homme programme de mieux en mieux l'ordinateur à créer pour lui, et plusieurs plateformes comme iMuze , Jukedeck ou Amper font le pari de répondre avec des algorithmes, aux besoins musicaux des marques et des plateformes. Et pas qu'en habillage d'ailleurs, car des hits radio et même des œuvres symphoniques ont déjà été créé - en partie - par des IA. Vaste et fascinant sujet sur lequel on reviendra dans cette série d'articles.



Pour conclure


Je voulais parler du mythe des 30 secondes. On l’a vu, il est défendu d’utiliser la création d’autrui. Mais, il existe effectivement une exception dite de la “courte citation” — seulement elle doit respecter certains critères :

  • mentionner l’auteur et la source de l’œuvre

  • ne pas modifier l’œuvre

  • la reproduire à l’identique

  • présenter un extrait partiel, “court” (notion laissée à l’interprétation du bon sens, en fonction du contexte)

Donc cela ne conviendra pas vraiment à votre vidéo, sauf si c’est un documentaire et que le contenu sert à votre propos éducatif, éventuellement ;)


Cet article a été produit pour le podcast Marketing & Musique — il est également publié sur Medium et sur notre page Facebook.


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